“Un tiers des salariés sont aujourd’hui en télétravail. Or cette nouvelle forme de travail suscite de nouveaux facteurs de risque”, alerte le site spécialisé Infoprotection, à l’issue d’une enquête donnant notamment la parole à Cécile Perret du Cray, psychologue sociale et directrice technique d’Impact Prévention. Une belle occasion de rappeler que ces risques n’ont rien d’une fatalité car il existe des moyens de les prévenir, y compris dans la tourmente de la crise sanitaire.
Autrefois présenté comme nécessairement bénéfique au bien-être des salariés, le télétravail est aujourd’hui plus souvent présenté comme un facteur de risques psychosociaux. C’est que, depuis quelques mois, le télétravail n’est plus réservé aux seuls salariés volontaires. Dans le contexte de la crise sanitaire, il est devenu quasi impératif pour tous les salariés pouvant poursuivre leur activité depuis leur domicile. Or ce télétravail contraint est bien sûr une source importante de stress, d’anxiété et parfois de mal-être profond pour de nombreux travailleurs qui n’y ont pas été préparés.
Risque de désengagement et d’absentéisme
Comme le rappelle Infoprotection, le télétravail entraîne des risques spécifiques. Il favorise “l’isolement social et professionnel” et “l’épuisement lié à la difficulté de scinder vie personnelle et vie professionnelle”. Des écueils bien connus auxquels Cécile Perret du Cray ajoute “le sentiment de monotonie, le manque de soutien et de reconnaissance” si bien que “la distance physique entre le télétravailleur et son organisation peut exacerber certains RPS”.
Les conséquences sont également délétères pour des entreprises déjà mises à rude épreuve par la crise. Infoprotection souligne que “les effets négatifs du télétravail sont susceptibles de provoquer, voire d’accélérer, le désengagement des salariés”, et également d’accentuer un absentéisme déjà très important. “Selon le baromètre annuel Absentéisme Maladie 2020 – Malakoff Humanis, le taux de salariés arrêtés pour troubles psychologiques est passé de 9 % début 2020 à 14 % pendant le confinement, puis à 18 % depuis le déconfinement”.
Des mesures de prévention et de sensibilisation
Pour Cécile Perret du Cray, pas question d’y voir une fatalité ! Afin de tirer le meilleur parti du télétravail, elle recommande “d’instaurer des règles claires et partagées notamment concernant les horaires de travail et la définition d’objectifs précis”. Et aussi de veiller au “maintien du lien social et de la confiance entre collaborateurs” car cela “permet de détecter des changements de comportement tels que des signes de démotivation, de culpabilité ou d’épuisement”.
La pratique du télétravail exige en effet de modifier les manières de diriger et de manager les équipes. C’est pourquoi, Infoprotection rappelle “l’intérêt de proposer des sensibilisations spécifiques sur le télétravail et un accompagnement personnalisé pour les salariés et les managers”. Une façon de rappeler que, comme tout type d’organisation, le télétravail exige un minimum de connaissances et de compétences !