Le burn-out nous concerne tous : comment le prévenir ?

Selon certains médias, les quelques jours de repos pris par le Président de la République, Emmanuel Macron, s’expliquerait par la volonté de ne pas sombrer dans le burn-out. Employés, patrons, collaborateurs, dirigeants politiques : le mal peut toucher tout le monde. Pour s’en prémunir, il faut commencer par s’en préoccuper. Qu’en est-il dans les entreprises ?


Ce n’est ni une honte ni une faiblesse, mais un état qui peut gagner tout un chacun dès lors qu’il n’arrive plus à se détacher de son travail, finissant par se convaincre qu’il ne sera pas à la hauteur. La preuve : même Emmanuel Macron peut en être victime !

Accord sur la nécessité de prévenir le burn-out

Selon le Baromètre Entreprise et Santé Viavoice-Harmonie Mutuelle 2017, les deux-tiers des dirigeants d’entreprises estiment qu’il faut commencer par la prévention du burn-out pour améliorer la santé et le bien-être des salariés, et ces derniers font un constat semblable. Il semble toutefois que peu de salariés sachent définir le burn-out et qu’à peine un tiers d’entre eux l’estiment dû au surmenage au travail. “Chez les indépendants en revanche, la conscience du burn-out est plus développée : 47 % d’entre eux associent burn-out avec surmenage et dépression et seulement 15 % bottent en touche lorsqu’on les interroge sur ce que leur évoque le burn-out”, relate Harmonie Mutuelle dans Le Parisien.
Si la plupart des employés et des dirigeants s’accordent sur le fait que le burn-out peut toucher chacun et que ce mal est de plus en plus répandu, ils s’accordent aussi sur le fait que les symptômes soient difficiles à déceler chez les salariés. Il est donc nécessaire de développer l’information et la formation sur la prévention des risques psychosociaux en entreprise.

Nécessité de formation des managers et représentants du personnel

L’enquête d’Harmonie Mutuelle laisse toutefois apparaître un fossé très large entre la perception des salariés et celle des dirigeants. En effet, 54 % des dirigeants “estiment que les entreprises font de plus en plus de choses pour prévenir le burn-out”, contre seulement 22 % des salariés. Cela démontre que les mesures à prendre ne sont pas perçues de la même manière par les dirigeants et les employés. Ces derniers mettent en avant une amélioration de leur espace de travail et la possibilité de se déconnecter du travail, pour prévenir le risque de burn-out. Près de la moitié d’entre eux estime également manquer de temps pour leur famille.
D’un autre côté, “92 % des dirigeants déclarent leur entreprise engagée pour une meilleure conciliation de la vie professionnelle de leurs collaborateurs avec leur vie personnelle”. Cela tend à prouver que de nombreux efforts restent à faire et qu’il est essentiel de réfléchir à la pertinence des mesures de prévention qui sont prises par la direction d’une entreprise. D’où la nécessité de former, pour commencer, les cadres dirigeants, afin qu’ils prennent avant tout conscience que leur perception des facteurs de burn-out et de souffrance professionnelle n’est pas la même que celle de leurs employés. “La moitié des salariés trouvent que leurs compétences ne sont pas reconnues, qu’ils ne sont pas écoutés par leur management et 41 % que leur salaire ne reflète pas leur engagement et leur mérite. Un point de vue différent de celui des dirigeants”, relève le Baromètre Entreprise et Santé Viavoice-Harmonie Mutuelle 2018. Une illustration de l’incompréhension qui, faute de connaissance suffisante du sujet et d’expertise, peut subsister au sein d’une même entreprise, et être source de mal-être au travail.